Un peu plus tard

Publié le par Nino

       Je l'ai revue et son regard n'a pas changé. Elle a toujours ces yeux qui semblent lire chacune de mes pensées, les plus belles comme les moins avouables. Je l'ai revue et elle m'a regardé en souriant. Dans ce regard indemne du temps passé, il y avait la beauté et la bonté, l'insolence et l'indolence, le dynamisme et le fatalisme. Tout ce qui m'avait fait ensuite aimer son être et son âme, je l'avais trouvé d'abord dans ses yeux, dans ces deux pépites qu'on croit être le seul chercheur d'or à connaître. Je l'ai revue et ces yeux étaient restés tout cet univers. Deux hivers sont passés, alors nous n'avons pas refait le monde, nous n'en avions pas envie.Ce monde qui s'était créé de nos deux visions ou de nos illusions, celui qui avait vu dix rendez-vous manqué pour un de réussi, ce monde qui regardait se conjuguer malchance et souffrance, celui qui voyait se consumer quelques heures de plénitude pour autant de jours de solitude. Je l'ai revue, elle, et son sourire jusqu'au plus profond de ses iris. Je ne sais pas si je l'aime encore, mais elle reste belle comme savent l'être celles qui n'ont pas besoin de se faire jolie.

Publié dans Moyen-Age

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