Impuretés
Lorsque tombait la nuit et montait le désir,
Je savais que plus rien n'aurait pu m'arrêter
Dans cette course vaine comme un matin d'été.
Quand je m'approchais d'elle, je la voyais pâlir.
Derrière son visage parfait et impassible,
Je devinais les mots qui allaient déferlant,
Créant ces phrases folles, vagues dans l'océan
des pensées de mon âme et son monde impossible.
Une main sur son front se posait papillon,
Mon autre parcourait la beauté de ses lignes,
Et traçait sur sa peau toutes sortes de signes
Qui la faisaient trembler, d'un infime frisson.
Des hauts de sa silhouette vers les bas de son corps,
Et de son côté gauche jusqu'à son côté droit,
Je reprenais la dans du ballet de mes doigts,
Ne pouvant m'arrêter, toujours encore plus fort.
Je la voyais se tordre et perdre sa pâleur,
Sur elle, on pouvait lire mon coeur en pointillés,
Qu'elle avait transformé en un vaste brasier
De sentiments épars, de rires et de pleurs.
Elle aimait que j'explore, sur sa face cachée,
Un univers nouveau et beau comme une fleur.
Tout au bout de mes bras, fragile en sa minceur,
Elle m'était devenue, à jamais, attachée.
Quand j'avais épuisé l'ensemble des splendeurs
Qu'elle avait bien voulu me laisser entrevoir,
Et qui me promettaient d'autres flamboyants soirs,
Elle me laissait empli de cette étrange peur.
Peur d'avoir abusé d'un corps aussi joli,
Crainte d'avoir marqué, pour des raisons obscures,
Celle qui fut naguère aussi blanche que pure,
Et qui de par ma faute devint page salie...