Savoir tendre l'oreille

Publié le par Nino

       Un de mes premiers chocs musicaux, ça a été les Rita Mitsouko, avec l'album "The No Comprendo". Pour sa force musicale, pour son riginalité, pour son interprétation. Et puis aussi parce que je n'ai pas aimé du premier coup. Je l'ai aimé à force de l'écouter.
       Il y a vingt ans que cet album est sorti. Ehhhh oui. A l'époque, je me démenais avec deux copains pour animer un vidéo-club et projeter quelques films aux élèves comme nous. Je vous parle d'un temps où le DVD et les SMS n'existaient pas, donc c'était affiches au feutre et VHS sur vieille télé. Mais ça marchait.
       Et à la fin de l'année, le proviseur (ou je ne sais plus quel titre il avait) nous demande quel album musical on souhaitait. Un peu au débotté, je lance "The No Comprendo" que j'avais vu passer grâce au single "Les histoires d'A.". Et on me l'offre. Un 33 tours, pas un CD. Je l'ai encore, d'ailleurs, un fétiche aujourd'hui.
       Je regarde les autres titres, pas encore connus. Andy... C'est comme ça... Vol de nuit... Someone to love... Stupid anyway... Un soir un chien... Bad days... Tonite... Nuit d'ivresse... Je les écoute. Oulah, gros rejet. Pas habitué, trop bizarre, trop inhabituel.
       Et puis en faisant un effort d'écoute, en s'ouvrant un peu l'esprit, en acceptant cet inhabituel qui dérangeait un peu mon ron-ron musical même rock, j'ai appris à aimer cet album. Et à me dire que pour beaucoup de choses ou de gens, il fallait aller plus loins que sa première impression.
       Depuis, je conserve pieusement cet album. J'ai tous les autres disques ou CD, même plus anciens, et il faut bien s'accrocher aux branches quand on lit les paroles des anciennes... Un exemple ? Yaktagan :

Yaktaga
Prit sa puce en astrakan
Puis il lui fit reluire un temps
Le chant de Yaktagan
Melotrons
Sirops d'efforts d'accordéons
Soufflaient en désaccord
Yaktaga
Espérait plumer son foie
Décortiquer ses avant-bras
Au son des espandons
Sirupeux il lui lorgna le fond des yeux
L'insecte fit: "Encore..."
Après quoi les harmonicas
Soufflaient sur le sofa
De longues cigarette qu'elle jette
Yaktaga
Caramélisa deux fois
roula sa sciure en entonnant
Le chant de Yaktagan
Cet air-là
Tournicota deux ou trois fois

Etonnant, non ?

Publié dans Préhistoire

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